mercredi 29 février 2012

Top buns


C’était une journée froide et humide de janvier, un vent glacial soufflait du Boulevard Malesherbes, et nous avions attendu près d’une heure devant Le camion qui fume, stationné ce jour là Place de la Madeleine. La foule bigarrée parlait dans toutes les langues, prenait inlassablement des photos des cuisiniers débordés, et louchait sur les hamburgers frites des clients déjà servis. Ce jour là, il y avait même la presse, c’est dire le succès de cette adresse itinérante.

Apparté : j’ai lu un peu partout des critiques très condescendantes sur ces bobos de parisiens, assez snobs et idiots pour faire la queue pendant une heure dans le froid devant cette version parisienne de la baraque à frites et payer 10 euros pour un vulgaire burger/frites.
Je ne suis pas certaine de ce qu’est exactement un bobo parisien, mais ce qui est sûr c’est que je n’aime pas qu’on me mette dans des cases.
A Paris, et c’est dommage, les baraques à frites ou autres établissements itinérants n’existent pas. Pour déjeuner, dans ces quartiers d’affaires, le choix est limité entre la cantine d’entreprise pas terrible (dans la mienne le moindre plat est à 7 euros), les sandwichs industriels du Monop, les boutiques proposant des formules à emporter (qui tournent rapidement autour de 8 à 10 euros), les formules des petits restos (pas moins de 14 euros sans la boisson, quand on n’a pas de tickets resto ça reste occasionnel) et la gamelle quotidienne mangée sur un coin de bureau.
Donc, les fameux bobos, qui ne sont autres le plus souvent que des travailleurs franciliens, cèdent parfois à la curiosité et sortent des sentiers battus pour se payer un petit plaisir.
Fin de l’apparté.

Autant dire que nous avons dévoré nos burgers généreux (et bien mérités). C’était bon, des produits de qualité, frais, de belles garnitures (viande bien assaisonnée, champignons sauvages et comté affiné pour le mien) et surtout un excellent pain frais du jour, moelleux et croustillant. C’était bon, mais un peu gras, il y avait abondance de beurre fondu, et les frites bien croustillantes étaient trop grasses. Seul le pain était parfait à mes yeux.

Ca m’a donné envie d’en refaire…

Sur ce blog, le fast-food maison ne date pas d’hier, mais jusqu’ici je n’étais pas complètement satisfaite de mes hamburgers buns, meilleurs au goût que les industriels, mais plus denses. Après quelques discussions et échanges de liens avec Mingou, j’ai repris la recette de base des hot dogs buns de Sandra, les principales modifications étant l’utilisation de levure fraiche, le type de farine, les aplatir pour ne pas avoir des pains trop gonflés et les brosser au beurre fondu avant et après cuisson, comme ici, ce qui leur a donné une croustillance (et une apparence) très agréable. Donc oubliez mes recettes précédentes et essayez donc celui-ci la prochaine fois, je vous assure que vous m’en direz des nouvelles.


Hamburger buns
(pour 12 petits pains)
  • 425g farine T55
  • 10g de levure fraîche du boulanger*
  • 1 cc sel
  • 1 cs sucre
  • 1 oeuf entier
  • 15g beurre mou
  • 125 ml lait
  • 120 ml eau
  • Beurre fondu pour le glaçage
* la levure fraîche donne un moelleux supérieur à la levure déshydratée. Je trouve que les résultats que j’obtiens sont bien meilleurs avec de la levure fraîche achetée chez le boulanger plutôt qu’avec les cubes de 42g de levure du commerce. Choisissez un bon boulanger par contre, j’ai utilisé une fois de la levure achetée chez le boulanger local, qui fait du pain très médiocre, mon résultat a été tout aussi médiocre, leur levure était éventée.

Dans la cuve de la machine à pain, ou le bol du robot, mettre l’eau, le lait, le sel, le sucre, l’œuf entier battu.
Ajouter ensuite la farine et la levure. Lancer le pétrissage. Quand la pâte forme une boule et commence à se détacher des parois, incorporer le beurre mou. Pétrir ensuite environ une dizaine de minutes, puis laisser la pâte lever dans la machine ou dans un bol couvert et placé dans un endroit tiède environ une heure. La pâte doit doubler de volume (Attention, certaines machines à pain chauffent pendant la levée. La mienne chauffe un peu trop pour les pâtes qui contiennent du beurre, elle a tendance à les cuire un peu, donc je l’éteins).

Verser doucement la pâte sur un plan de travail fariné, laisser reposer 10 minutes puis  faire un ou deux rabats pour incorporer de l’air et lui donner plus de tenue (étirer la pâte à la main délicatement puis la rabattre sur elle-même). La diviser en 12 morceaux de même poids, façonner des boules régulières et les disposer sur deux plaques de cuisson recouvertes de papier sulfurisé. Les aplatir doucement avec la paume de la main de façon à obtenir un pain plat d’environ 10 cm de diamètre.

Couvrir avec un linge propre et laisser reposer environ 45 min à 1h selon la température ambiante. Ils vont gonfler mais non doubler de volume cette fois-ci.

Préchauffer le four à 180°C (chez moi 185°C, tout dépend des fours).

Passer du beurre fondu au pinceau sur le dessus des pains, ou badigeonner de blanc d’œuf battu et de graines de sésame. Cuire environ 15 min jusqu'à obtenir une coloration blond doré. Passer encore une fois du beurre fondu sur les pains. Débarrasser sur une grille.

Vous pouvez les utiliser de suite, ils sont délicieux encore un peu tièdes.  Ils se gardent très bien jusqu’au lendemain et se congèlent aussi très bien.


Résultat, d’après les enfants, mes meilleurs burgers jusqu’ici ;-)

Imprimer la recette.

vendredi 24 février 2012

Slow spaghetti aux boulettes

Plats sucrés, beignets, pain de mie tout doux, comfort food semblent envahir ma cuisine ces temps-ci. Non, je ne retombe pas en enfance, c’est juste que j’ai des enfants à nourrir, tout un tas d’enfants, les miens, leurs copains, leurs cousines, jamais les mêmes à table, mais tous plutôt gourmands.

Des enfants qui n’apprécieraient pas trop que je leur serve en permanence des plats nouveaux, des saveurs inconnues, des trucs qui piquent ou qui fusent en bouche, des légumes surprise.

Les enfants ont leurs plats doudous, ils aiment la stabilité, naviguer en mer connue. Une petite touche d’originalité ne leur déplait pas parfois, mais il faut y aller doucement, tranquillement.

Et puis c’est l’hiver, il faut du réconfort. J’ai dévié un peu cette fois-ci des spaghetti bolognaise, un de leurs plats préférés, pour une belle platée de spaghetti aux boulettes, mais de belle facture. Des « slow boulettes », bien mijotées, odorantes et réconfortantes en diable. Je me demande si ce plat là ne va pas faire partie de leur palmarès dans l’avenir ?

Spaghetti aux boulettes
(pour 6)

500g de spaghetti

Sauce
  • 1 oignon
  • 1 petite carotte
  • ½ branche de céleri
  • 1 gousse d’ail
  • 2 boites de tomates concassées de bonne marque
  • 1 cc de concentré de tomates
  • 1 feuille de laurier fraiche
  • Quelques brins de thym et romarin frais
  • ½ verre de vin blanc sec
  • 1 trait de sauce Worcestershire
Boulettes
  • 500g de bœuf haché (du boucher)
  • 1 œuf
  • 1 verre de parmesan fraichement râpé
  • 1 verre de chapelure (Panko)
  • 1 petit oignon rouge ciselé
  • 2 gousses d’ail écrasées
  • Sel, poivre, Espelette
  • 1 cc de thym frais ciselé
  • 1 cc de romarin frais ciselé
  • 1 trait de sauce Worcestershire
Dans un faitout, mettre à revenir doucement dans un fond d’huile d’olive l’oignon, la carotte, le céleri et l’ail taillés en brunoise, avec la feuille de laurier. Cuire à découvert tranquillement, en remuant de temps en temps, pendant une vingtaine de minutes, jusqu’à ce que les légumes soient tendres, sans les laisser colorer. Monter le feu, ajouter le vin blanc et laisser évaporer 1 minute. Ajouter les tomates, le concentré, le thym, le romarin et une bonne giclée de sauce Worcestershire. Saler, poivrer, Espeletter. Bien mélanger, couvrir, baisser le feu et laisser mijoter doucement une heure.

Pendant ce temps, mettre dans un grand bol la viande, la chapelure, le parmesan râpé, l’oignon ciselé, l’ail, l’œuf et les herbes. Bien assaisonner de sel, de poivre, de piment et d’un trait de sauce Worcestershire. Malaxer le tout. Former des boulettes de la taille d’une noix et les disposer sur une plaque. Faire revenir les boulettes à feu vif, en plusieurs fois, dans une mélange beurre+huile jusqu’à ce qu’elles soient dorées de toutes parts. Oter de la poêle et réserver.

Les ajouter à la sauce tomate, mélanger délicatement, couvrir et laisser mijoter à feu doux une vingtaine de minutes. Pendant ce temps, cuire les spaghetti al dente.

Mélanger le tout et servir immédiatement avec du parmesan en abondance.

Imprimer la recette.

mardi 21 février 2012

Paczki


Leur seul nom m’enchante : paczki, prononcez pontchki, il évoque tout de suite quelque chose de rond, rebondissant, pêchu. Et c’est tout à fait ça, de vrais petits coussins sous leur croûte dorée.

Je me souvenais de ceux de Veranjka, la grand-tante polonaise, des gros beignets tout ronds, presque noirs, surement un peu trop grillés, mais bons quand même, nature, sans chocolat ni confiture à l’intérieur. C’était il y a si longtemps, maintenant.

J’ai été étonnée par l’élasticité de cette pâte, la légèreté des beignets, dévorés au fur et à mesure que je les cuisais. C’est trop bon, disaient ils la bouche pleine et les doigts poisseux de sucre et de Nutella.

Oui, je sais, c’est gras, c’est mal, et la friture vous fait horreur. Même pas peur ! Et puis ce n’est pas moi qui les mange, ou juste quelques-uns. Après tout c’est Mardi Gras non ?




Cette recette vient de Marmiton et je la trouve vraiment parfaite, et si simple à faire. La seule difficulté réside dans la cuisson. Il faut les faire frire dans une huile pas trop chaude, de façon à ce qu’ils cuisent à l’intérieur sans colorer trop vite. Ils sont encore moelleux le lendemain, mais plus aussi bons. Un beignet, ça se mange chaud.

Paczki
  • 500g de farine fluide
  • 3 œufs battus
  • 50g de sucre en poudre
  • 1 pincée de sel
  • 1/8 de litre de lait
  • 50g de levure fraîche
  • 100g de beurre fondu
  • huile de friture
Délayer la levure fraîche dans un peu de lait tiédi prélevé sur le 1/8 de litre.
Dans le bol du robot ou à la main, mélanger beurre, sucre, œufs battus, sel, lait et levure. Ajouter petit à petit la farine jusqu’à obtenir une pâte homogène mais encore collante.
Laisser reposer 3 heures dans un grand saladier (elle gonfle beaucoup), dans un endroit tiède, couvert d'un torchon propre.
Au bout de ce temps, étirer la pâte sur un plan de travail légèrement fariné. A l’aide d’un emporte pièce ou d’un verre découper des disques de pâte.
(on peut éventuellement à ce stade les fourrer de confiture ou d’un carré de chocolat).
Couvrir et laisser lever pendant 1/2 heure environ.
Faire cuire à l’huile frémissante et non brûlante afin de ne pas trop brunir les beignets et de les cuire à cœur. Les sortir au fur et à mesure à l'écumoire et les faire rouler dans une assiette contenant du sucre en poudre.


vendredi 17 février 2012

Patience : les pains aux raisins

- Maman, est-ce qu’ils seront prêts pour le goûter ?
- Je ne sais pas, là je prépare la crème pâtissière, je m’occuperai du reste après le déjeuner…

- Maman, ils sont bientôt prêts tes pains aux raisins ?
- Non, la pâte est au congélateur pour le moment, ensuite il faudra qu’ils lèvent, ce n’est pas pour tout de suite.

- Maman, quand-est-ce qu’ils seront prêts ?
- Attends, il faut les cuire d’abord.
- Est-ce que je peux prendre un goûter en attendant ?

- Maman, ils sont beaux, je peux en prendre un ?
- Attends donc un peu qu’ils refroidissent…

Ce jour là, ils ont goûté deux fois…

J’en ai fait cuire six, ils sont partis en dix minutes, tous chauds encore du four, la confiture un peu poisseuse sur le dessus, le bon goût de beurre de la brioche, la crème pâtissière parfumée à la vanille de Madagascar. A faire et à refaire.

Pains aux raisins briochés
(pour 16 pièces)

C’est encore une recette tirée du livre brioches de Nicolas Bernardé chez Marabout. Si ça continue, je vais les essayer toutes !

La veille

Pâte
  • 350g de farine T45
  • 4 œufs bien froids
  • 8g de sel
  • 45g de sucre
  • 21g de levure de boulanger fraiche
  • 220g de beurre à température ambiante, coupé en morceaux
  • 1 œuf pour la dorure
  • 1 pot de confiture d’abricot
Mettre 350 g de farine T 45 dans la cuve du robot (ou sur le plan de travail), faire un puits et déposer 4 œufs bien froids. Ajouter autour, en formant un triangle, 8 g de sel, 45 g de sucre en poudre et 21 g de levure de boulanger fraîche (les trois ingrédients doivent être bien séparés). Pétrir pendant 10 à 15 minutes.
Incorporer 220 g de beurre coupé en morceaux (par petites quantités), pétrir pendant une dizaine de minutes (la pâte doit se décoller du bol ou ne plus coller aux mains).
Laisser la pâte reposer pendant 30 minutes. La déposer sur le plan de travail et faire deux rabats pour la rendre un peu plus ferme et y incorporer de l’air avant de la bouler. Faire une boule, la mettre dans un saladier légèrement fariné, couvrir de film alimentaire au contact et mettre au frigo pendant au moins 3 heures (jusqu'à 24 h – je l’ai laissée toute la nuit).

Raisins au rhum
  • 100g de raisins blonds
  • 7 cl de rhum
  • 20 cl d’eau
Porter l’eau à ébullition. Retirer du feu, y plonger les raisins secs et ajouter le rhum. Laisser gonfler une heure au minimum et les égoutter avant utilisation.

Crème pâtissière
  • 33 cl de lait
  • 100g de crème fraiche
  • 1 gousse de vanille (de Madagascar)
  • 66g de sucre semoule
  • 4 jaunes d’œufs
  • 25g de maïzena
Porter à ébullition le lait, la crème et la gousse de vanille fendue et grattée avec la moitié du sucre. A ébullition, ôter la gousse de vanille.
Blanchir au fouet les jaunes d’œuf avec le reste du sucre et la maïzena. Y verser la moitié du lait bouillant en fouettant, puis verser le mélange dans la casserole. Cuire jusqu’aux premiers bouillons en fouettant (elle épaissit très vite). Verser la crème dans un plat froid, laisser refroidir. Filmer au contact et mettre au réfrigérateur.

Le lendemain

Sortir la pâte du réfrigérateur. Sur le plan de travail fariné, l’étaler au rouleau pour frome un rectangle de 30x45 cm, sur 5 mm d’épaisseur (bien fariner le plan de travail et le rouleau, ça colle un peu). Etaler la crème pâtissière sur la pâte en laissant sur le bas le plus large du rectangle une bande de deux cm sans crème. Déposer sur cette bande un peu d’eau au pinceau. Parsemer la crème de raisins.
Rouler la pâte sur elle-même en partant du bord le plus large, en haut, et refermer le rouleau en appuyant sur la partie humide pour que la pâte adhère bien. Placer au congélateur pour 30 minutes au minimum de façon à pouvoir la découper plus facilement. Découper des rondelles de 2.5 cm de large et les placer sur la plaque du four chemisée de papier sulfurisé.

Couvrir d’un torchon propre et laisser lever 1h30 à 2h00 jusqu’à ce que les pains doublent de volume.  

Préchauffer le four à 180ºC. Dorer à l’œuf battu. Enfourner pour une vingtaine de minutes jusqu’à ce que les pains soient bien dorés. Débarrasser sur une grille. Faire chauffer un peu de confiture d’abricots dans une casserole et l’étaler au pinceau sur les pains aux raisins pour les faire briller.

Notes :
- Il est préférable de préparer la pâte, les raisins et la crème pâtissière la veille pour avoir tout sous la main au moment du façonnage.
- Ne pas hésiter à laisser le rouleau de pâte au congélateur jusqu’à ce qu’il soit bien ferme avant découpage.
- La recette est pour 16 pièces, j’ai donc cuit une partie des pains et congelé l’autre partie avant levée, en les posant sur un plateau à plat dans le congélateur et en les rangeant dans des sachets une fois congelés. En principe, il suffira de les laisser décongeler à l’air ambiant, couverts d’un linge, toute une nuit pour les retrouver levés et prêts à cuire le lendemain matin. Je n’ai pas essayé encore, mais je l’ai fait avec succès pour des croissants, ça fonctionne bien.
- La dorure à la confiture d’abricots est optionnelle, mais elle donne un aspect et un goût encore plus gourmands – d’autant plus que n’ayant plus de confiture d’abricot, j’avais ouvert un pot de confiture de mirabelles à la vanille et au Gewurztraminer de Loukoum (un petit délice ça aussi !).

mardi 14 février 2012

Riz Gaxuxa


L’autre jour en faisant les courses, j’avais trouvé du riz caroline, celui qu’Elvira, la cuisinière qui me fait mettre du sud dans l’assiette depuis des années, cite régulièrement dans ses ingrédients. Ce nom m’avait toujours intriguée, mais qui était donc cette Caroline ?

Par association d’idée, je l’ai utilisé dans un plat qui est aussi un prénom, le riz Gaxuxa, le riz de Gaxuxa. Je ne sais pas qui était cette Gaxuxa, mais certainement une fameuse cuisinière pour que son nom reste ainsi dans la gastronomie du Pays Basque.

C’est un plat simple, rustique, très réconfortant. Le riz enrobé de sauce, parfumé de ces saveurs que j’aime, les oignons, le jambon de Bayonne, les poivrons, le chorizo. Un plat du sud pour un jour de grand froid.


Bolli (et Mingou qui avait repéré cette recette) m’avait redonné envie de ce plat il y a quelques temps. J’ai panaché sa recette avec celle trouvée dans le petit livre des Recettes du Pays Basque de Anne-Marie Galé. Le riz caroline, qui reste ferme a cœur malgré une cuisson assez longue était parfait pour cette recette. Sinon, prenez du riz à paella.

Riz Gaxuxa
(pour 6 personnes, largement)
  • 1 beau poulet
  • 2 oignons
  • 2 gousses d’ail
  • 2 poivrons *
  • 1 belle tranche de jambon de Bayonne
  • 1 dizaine de tranches de chorizo
  • 1 dizaine de tomates cerise
  • 400g de riz caroline
  • 75 cl de bouillon de volaille maison
  • Sel, poivre, piment d’Espelette, Pimentón de la Vera
*Idéalement un rouge et un vert, je n’ai pris que des rouges.
On peut aussi ajouter des œufs durs écrasés en fin de cuisson, mais je ne l’ai pas fait, je trouvais le plat suffisamment dense.

Emincer les oignons et l’ail. Les faire revenir à feu moyen dans une grande cocotte avec un fond d’huile d’olive, jusqu’à ce qu’ils soient translucides. Découper le poulet en morceaux, les ajouter aux oignons et faire blondir. Ajouter les tranches de chorizo, le jambon coupé en lardons et les poivrons coupés en lamelles. Laisser revenir jusqu’à ce que les poivrons soient tendres. Ajouter les tomates cerise coupées en deux et laisser encore revenir quelques instants pour qu’elles fondent dans la sauce.
Verser le riz, bien mélanger et laisser cuire quelques minutes jusqu’à ce qu’il soit translucide et bien enrobé de sauce. Ajouter le bouillon chaud, mélanger. Assaisonner de sel, poivre, piment et pimentón au goût (attention au piment déjà contenu dans le chorizo et au sel du bouillon). Couvrir et laisser cuire environ 20 minutes jusqu’à ce que le liquide soit absorbé.

Nous l’avons accompagné d’un rouge à la fois puissant et fruité de Bigorre, un Basté 2010, encore un peu jeune peut-être mais qui s’accordait bien avec ces saveurs franches. Merci Camille !


mardi 7 février 2012

Pain de mie des neiges


Un matin, soudainement, c’est tout blanc. Froid. Gelé.
Des stalactites pendent au museau des voitures comme fossilisées par le froid.
Les gamins ont des bonnets, des joues rouges et des yeux brillants.
Le frigo est vide, il n’y a plus de pain et la boulangerie la plus proche est inaccessible. Qu’importe. On va faire du feu, aller voir ce que contient le congélateur et lancer une fournée. Autarcie.



Bon encore faut-il avoir tout sous la main. J’ai du emprunter un peu de lait et de beurre à ma mère pour le pain de mie, et remplacer la levure fraiche par de la levure déshydratée. Il sera un peu moins bon, un peu moins gonflé et goûteux que la dernière fois que j’en ai fait. Mais quand même, délicieux, c’est la meilleure recette que j’ai essayée jusque là (je sais, je dis ça à chaque fois, et c’est vrai à chaque fois). C’est celle de Marie-Claire, évidemment.

Le pain au levain, par contre, était plus beau et gonflé que d’habitude, malgré le froid s’infiltrant partout dans la maison. Allez comprendre…


Pain de mie
  • 500 g de farine T 55
  • 35 g de sucre
  • 25 g de levure fraîche de boulanger (ou 12g de levure déshydratée) *
  • 65 g de beurre très mou
  • 33 cl de lait
  • 12 g de sel **
* Au choix (si vous n’habitez pas dans le grand nord à mille miles de toute boulangerie), préférez la levure fraiche, elle donne à la fois plus de goût, de moelleux et de gonflant.
** J’en ai mis 9g, la dernière fois je l’avais trouvé un peu trop salé.

Mettre dans le bol du robot la farine, le sucre, la levure et le beurre en morceaux. Verser le lait. Mélanger 2-3 minutes jusqu'à ce que la pâte soit homogène. Laisser reposer 10 minutes. Ajouter le sel et pétrir jusqu’à ce que la pâte se détache du bol du robot, ou qu’elle se décolle facilement du plan de travail dans le cas d’un pétrissage à la main.
Déposer la pâte dans un saladier, couvrir d’un linge et laisser lever dans un endroit chaud, jusqu’à qu’elle triple de volume. Selon la température ambiante, ça peut prendre entre 2h00 et 2h30 (je préchauffe un peu le four pour qu’il soit tiède, je l’éteins et je laisse lever dans le four, porte fermée).
Renverser la pâte sur le plan de travail, la séparer en 8 portions et façonner en boules. Déposer les boules dans un long moule long à bords hauts (environ 30cm de longueur), bien beurré, ou deux moules plus petits. Couvrir et laisser lever jusqu’à ce que la pâte dépasse les bords du moule (ne vous inquiétez pas, elle ne va pas déborder…).
Préchauffer le four à 200ºC, avec la lèchefrite posée dans le bas du four. Enfourner le pain et verser un grand verre d’eau dans la lèchefrite, la buée aidera à la formation de la croûte. Baisser à 180 et laisser cuire environ 45 minutes.

Démouler et laisser refroidir sur une grille. Ce pain se conserve très bien plusieurs jours emballé dans un torchon.

jeudi 2 février 2012

Quand la soupape chuchote - Sauté de porc aux anchois

Quand il fait comme ces jours-ci un froid de gueux, accompagné d’une bise glaciale, il est temps d’allumer un bon feu et de ressortir la vieille cocotte-minute pour un de ces plats mijotés qui réchauffent le corps et l’âme.

De la viande et des patates, du simple, du vite fait et du profondément réconfortant. Moelleuse et tendre la viande, discrètement relevée par les anchois utilisés en condiment (Hélène m’en avait donné envie l’autre jour), les patates juste cuites comme il faut, la sauce onctueuse.

Décidément, j’aime bien cette vieille cocotte minute, et le doux chuchotement, rassurant, qui emplit la cuisine.


Sauté de porc aux anchois
(pour 4 personnes)
  • 800g de pointe de porc coupée en gros morceaux
  • 2 oignons
  • 2 gousses d’ail
  • 2 anchois à l’huile (ou plus, si affinités)
  • 10 tomates cerise
  • 1 feuille de laurier fraiche
  • Quelques brins de thym
  • Sel, poivre, piment d’Espelette
  • ½ litre de vin blanc sec
  • 1 kg de pommes de terre à chair ferme
Dans une cocotte, faire fondre un peu de beurre ½ sel avec un filet d’huile. Mettre à revenir la viande et les oignons coupés en quatre avec la feuille de laurier jusqu’à ce qu’ils soient bien dorés. Ajouter les anchois coupés en petits morceaux, l’ail émincé, les tomates cerise coupées en deux et le thym. Laisser revenir encore quelques minutes. Saler, poivrer, espeletter puis recouvrir de vin blanc. Laisser évaporer quelques instant puis fermer la cocotte minute et laisser cuire une bonne demi-heure à partir du moment où la soupape chuchote.
Pendant ce temps, éplucher et laver les pommes de terre. Au bout d’une demi-heure, laisser retomber la pression et vérifier si la viande est bien tendre (sinon remettre la pression pour une dizaine de minutes). Ajouter éventuellement un peu d’eau si le liquide s’est trop évaporé, puis les pommes de terre. Refermer et faire cuire sous pression encore 5 minutes.

Déguster fumant !